Boiteries des bovins Reconnaître les différentes pathologies du pied
Le coût direct d’une boiterie est estimé à 250 € par vache sans compter les frais de traitements ou les troubles de reproduction. Le vétérinaire P. Fanuel et le Bureau technique de la production laitière (Btpl) font le point sur les différents types de boiteries existants, mais aussi sur la façon de diagnostiquer et de prévenir ces pathologies.
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Les boiteries représentent la troisième pathologie en élevage derrière les mammites et les troubles de la reproduction. « Selon les élevages c’est entre 2 et 30 % du troupeau qui sont touchés », indique P.Fanuel, vétérinaire chez Pfizer, lors d'une intervention auprès de groupes Ecolait.
Une boiterie négligée ou mal traitée peut entraîner de lourdes pertes économiques et d’importantes conséquences zootechniques (diminution des déplacements, de l’appétit….).
Le coût direct d’une boiterie est estimé à 250 €/animal et bien plus en tenant compte des frais indirects de traitement, de troubles de la fécondité…
Anatomie du pied
Le pied de la vache est formé de deux doigts protégés par un tissu épidermal dur : la corne. La corne pousse à raison de 4 à 5 mm par mois. Elle représente une véritable barrière pour protéger les tissus internes du pied et transfère le poids de la vache du squelette au sol. Le poids de l’animal n’est pas réparti équitablement sur chacun des onglons. Les onglons externes portent davantage que les internes en raison du déplacement de l’animal. En effet, lorsqu’elle marche, la vache déplace ainsi sa ligne de dos de 2,5 cm alternativement à gauche et à droite et donc par la même occasion son poids sur l’onglon externe gauche puis ensuite l’interne.
Le vif produit la corne. Il est fortement irrigué et innervé. Un peu comprimé, il produit davantage de corne de mauvaise qualité. Mal irrigué localement, il souffre et n’en produit provisoirement plus.
Savoir reconnaître un animal boiteux : quel diagnostic ?
D’après l’intervention de P.Fanuel, vétérinaire Pfizer, auprès de groupes Ecolait
1er geste : Prise de la température à effectuer sur un animal boiteux :
La température de l’animal est une information objective. Une température élevée révélera une infection probable : panaris, abcès de sole… Mais l’absence de température ne signifie pas forcément l’absence d’infection même locale sans incidence visible sur l’état de santé général de l’animal. Il s’agit d’une information supplémentaire et d’un bon réflexe à avoir pour n’importe quelle suspicion sur une vache malade.
2ème geste : Lever le pied d’un animal boiteux :
Cette étape permet de vérifier l’intégrité de la peau interdigitée et/ou de détecter des lésions de l’onglon dans le cas d’un panaris, ou dans le cas contraire, de rechercher éventuellement la ou les lésions responsables. Veillez toutefois à lever le pied en toute sécurité avant d’intervenir. Le lever vertical du pied apparaît comme une technique adaptée, rapide, facile, efficace et sûre.
3ème geste : le parage :
Principales causes de boiteries, les onglons externes sont directement responsables des boiteries dans plus de 55 % des cas. En cas de boiteries, suspecter les onglons externes, c’est déjà avoir plus d’une chance sur deux d’avoir raison !
Les raisons des boiteries peuvent être variées mais les causes sont parfois communes.
Causes infectieuses | Causes mécaniques |
Panaris | Déformations |
Maladie de Mortellaro | Ulcère ou cerise |
Fourchet | Seime |
Abcès de la sole | Cailloux, graviers |
Arthrites | |
Limace |
Panaris, maladie de Mortellaro, Fourchet, Limace sont des boiteries infectieuses spécifiques tandis que l’ouverture de ligne blanche qui conduit aux abcès, à l’ulcère, à la cerise, à l’arthrite sont des boiteries liées à la fourbure.
Principales pathologies en élevage
Panaris (Phlegmon interdigité ou Piétin contagieux) | |
Signes cliniques . Apparition soudaine . Boiterie sévère et parfois de non-appui . Avec ou sans hyperthermie Lésions caractéristiques . Inflammation symétrique de la couronne et du paturon plus marquée dorsalement et ventralement . Très nauséabond . Lésions nécrotiques dans la région interdigitale sous forme de fissures Facteurs d’apparition Humidité élevée, stabulation libre malpropre, pâturage détrempé surtout autour des mangeoires, sol ou pâturage favorisant l’apparition d’un traumatisme Rapidité d’évolution : 3/3 Douleur : 3/3 Inflammation : 3/3 Traitement Antibiotique (pénicilline, tétracycline, ceftiofur) + parage |
Maladie de Mortellaro (Dermatite digitale ou digitée) | |
Signes cliniques . Boiterie importante surtout au niveau des membres postérieurs |
Fourchet | |
Signes cliniques |
Abcès de la sole (Pododermatite sceptique) | |
Signes cliniques |
Fourbure (pododermatite aseptica) | |
Signes cliniques |
Ulcère de la sole (Pododermatite circumscripta) | |
Signes cliniques |
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